La méditation de « pleine conscience » a des effets thérapeutiques prouvés, notamment sur la douleur ou la dépression. Cette discipline qui peut avoir des résultats spectaculaires ! Ce n’est pas une simple méthode de relaxation, c’est beaucoup plus que ça.

En méditation, vous entrez en contact avec le moment présent, à ce qui est. Rien de compliqué : vous vous posez quelques instants et apprenez à faire attention à votre respiration, votre corps, vos sensations, vos émotions, à tout ce qui vous traverse. Méditer, c’est apprendre à être présent à sa vie.

La méditation ne prétend pas vous faire vivre une expérience de bien-être ou de relaxation.

Avec elle, vous allez simplement mettre à jour votre réalité du moment, sans chercher à la transformer ou à vous en libérer. C’est une démarche courageuse de présence à un ressenti qui peut être douloureux ou inconfortable. En vous connectant à ce qui se passe en vous, vous voyez plus clairement la situation, la façon dont vous créez un scénario ou la peur qui se dissimule peut-être derrière. C'est ainsi que cela peut se transformer.

C’est une forme de « rien faire» qui est très active, qui nous transforme, nous rend plus flexible, plus souple, plus vivant. La méditation, c’est de ne pas rechercher un résultat. C'est parce que je n’ai aucun objectif particulier que quelque chose peut se libérer et se réorienter.

Est-ce que la méditation permet de mieux gérer le stress ?

On doit gérer son argent, et avoir un rapport bienveillant à ses émotions et son stress. C’est le fait de vouloir tout gérer, tout contrôler qui nous rend malade, pas le fait que nous n’y arrivons pas. Avec la méditation, il faut accepter de ne rien faire. Je m’autorise à être comme je suis et cela change tout. Ces quelques instants que vous vous accordez pour méditer ont le pouvoir de vous permettre d’accomplir tout le reste, vous délivrent de toute ambition d’efficacité, vous ramènent à votre humanité et éclairent ce qui est vivant en vous. S’arrêter pour méditer quelques minutes chaque jour, c’est comme se laver les dents, c’est une forme d’hygiène.

Quand on est zen, c’est que l’on a bien réussi sa méditation ?

Si la méditation devient un défi à relever, c’est perdu d’avance car vous méditez dans une forme de tension, d’obligation et cherchez à évaluer le résultat. Ce qui vous rend libre dans la méditation, c’est qu’il n’y a rien à réussir ni à rater, vous êtes là simplement pour rencontrer ce qui se présente. Parfois ce sera merveilleux avec un grand sentiment de paix, parfois ce sera difficile ou douloureux, mais aucune expérience n’est meilleure qu’une autre.

Désirer être calme, c’est en fait vouloir tout contrôler. Nous n’avons pas besoin d’être plus calme, nous avons besoin d’être plus vivant.

Que peut-on attendre de la méditation ?

L’impact de la méditation sur l’activité du cerveau est mesuré scientifiquement, on sait qu’elle peut calmer les grandes douleurs ou éviter de rechuter après une dépression, elle a des effets thérapeutiques prouvés. En pratiquant vous accomplissez un geste gratuit et désintéressé dans lequel la qualité d’attention et d’ouverture change tout.

La méditation est un acte de présence à vous-même dans lequel vous vous reliez à votre humanité et cela ne se mesure pas, nous avons tendance à l’oublier. La méditation, c’est retrouver un rapport d’attention ouverte qui redonne la place à l’humain.

Pratiquez et soyez prêt à rencontrer ce qui se présente, abandonnez l’idée que vous décidez à l’avance ce qui va se passer et ce que cela doit vous rapporter. La méditation vous met en rapport avec la vie, c’est la vie qui va agir en vous et vous aider. C’est cela qui va changer votre rapport à vous-même et aux autres. Certains, en faisant cette expérience, vont être plus aimants, d’autres auront plus de courage, d’autres seront apaisés, d’autres dormiront mieux, etc.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite s’initier à la méditation ?

Tout le monde peut pratiquer la méditation et il se passe quelque chose dès la première séance. Cela fait un peu peur de s’arrêter 15 minutes, d’être immobile et de ne rien faire car le silence semble impressionnant. Avec les méditations guidées, on vous parle et on vous aide à apprivoiser ce silence. Ce silence qui au début vous paraît vide, devient ensuite joie et plein de vie.

Pour vous aider à entrer en présence et à explorer votre expérience sensorielle, soyez attentif à votre corps et à ce que vous éprouvez. Une erreur fréquente est de vouloir chasser les pensées, de rester l’esprit vide. Abandonnez cette approche, l’esprit n’en fait qu’à sa tête, c’est sa nature. Dès que vous prenez conscience de vos ruminations, souriez et ramenez votre attention sur votre respiration, point de repère pour rester dans le présent, et revenez à la vie.

Les clefs de la méditation

• Trouvez la durée de pratique qui vous convient: 10, 20 ou 30 minutes. L’important est de le déterminer au début de la séance et de le respecter.
• Les premiers temps, pratiquez tous les jours à la même heure, en évitant les moments où vous êtes trop fatigué ou avec l’estomac plein.
• Mettez-vous dans un endroit calme où vous ne serez pas dérangé.
• Adoptez une posture où vous êtes à l’aise, le dos vertical, assis sur un coussin ou sur une chaise.
• Soyez régulier, c’est ce qui vous permet de vous familiariser avec la pratique et d’en découvrir toute l’ampleur.